Récupération de l'eau de pluie : marche à suivre ...
Nous voilà arrivés sur une étape des plus importante de cette suite .....
"L'eau de pluie n'est pas potable !"
"L'eau de pluie est chargée des pollunts de l'atmosphère ..."
"L'eau de pluie se charge de toutes les saletés et fientes d'oiseaux du toit ..."
"L'eau de pluie est acide ..."
..........
Toutes ces réflexions , je les entends ou lis fréquemment , et bien qu'elles soient vraies et fondées , il faut néanmoins les compléter pour éviter de rester sur ce genre de considération "problèmatique" , pour la bonne et simple raison que ces aspects décrivent une eau de pluie "brute" , alors que dans le concept de valorisation de l'eau de pluie ......
>> on n'utilise jamais une eau de pluie à "l'état brut" , mais filtrée à des degrés divers et successifs , et adaptés selon les usages ...... !!!
Nous pouvons rappeler ici que , nous avons vu dans "l'étape 2" toute l'importance d'une bonne préfiltration , qui annule la justification de la 3è réflexion citée plus haut , et dans "l'étape 3" la préférence du matériau béton pour neutraliser l'acidité de l'eau de pluie et du stockage cylindrique pour éviter le développement bactérien .....
Une fois ces caractéristiques respectées , on peut alors compter sur une certaine "propreté" de l'eau stockée , dans le sens incolore , inodore et sans grosses particules , ainsi qu'une très bonne qualité physico-chimique .....
Ceci ne signifie pas pour autant qu'elle soit "saine" ! ..
L'objectif d'une bonne filtration est d'une part d'éviter tout "traitement" (chimique) de l'eau , et d'autre part d'établir des étapes de "seuils de filtration" , ou de "finesse de filtration" progressives et adaptées aux différents usages .
En considérent une bonne préfiltration et de bonnes conditions de pompage , il n'est pas nécessaire de poser une filtration avant la pompe , si cette dernière est de qualité et récente .. . Si vous disposez d'un modèle ancien ou petit , vous pouvez éventuellement la précéder d'un filtre à sédiments à cartouche de +/- 50 µ (*) ... (lavable si possible) , sinon ce même filtre accompagnera et devancera le 10 µ concerné ci-après ...
( * > "µ" = micron ou micromètre , unité de grandeur valant 1/1000 de millimètre )

La première étape de filtration , ou "filtration primaire" , est généralement posée entre la pompe et la nourrice de distribution , juste avant cette dernière théoriquement ....
Cette filtration "primaire" est à considérer à un seuil de +/- 10 µ , ce qui permet les usages de nettoyage , de lessive , de vaisselle et de WC (si vous en avez encore....) .
De nombreux filtres à sédiments (tels que ci-après) se trouvent maintenant sur le marché , et si vous avez la possibilité , choisissez plutôt un modèle cartouche à tamis lavable ... , sinon , à "chaussettes" jettables comme l'excellent modèle illustré ci-après ...

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Vient ensuite la "filtration secondaire" , qui permet une qualité d'eau chaude sanitaire "confortable" pour usages corporels , par l'ajout d'un filtre cartouche à charbon actif , en amont du chauffe-eau , en prévention d'odeur due à l'eau chauffée et en rétention de micro-polluants et matières organiques dissoutes ....
A ce stade , nous pouvons (selon le Pfr. J. Orszagh) considérer l'eau ainsi filtrée comme "eau de qualité inoffensive mais légalement non potable" .....
>> petite citation :
"qui n'a jamais pris de douche sous une eau de pluie ne connait pas le confort hydrique .."


Exemple de filtre cartouche à charbon actif en granulés ...
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Il serait tout autant inadéquat d'exiger à tous ménages ayant chiens et chats à la maison de stériliser la vaisselle avant chaque repas , ou d'isoler la cuisine sous atmosphère étanche !!! ...
Le simple fait de prendre une douche quotidiennement sous une eau chlorée est plus préjudiciable à la santé que d'absorber quelques gorgées d'eau "inoffensive et non potable" ....
L'ajout éventuel d'un générateur UV pourra rassurer les plus sceptiques ...
Nous en arrivons ensuite au stade ultime , le plus intéressant qualitativement et le plus rentable financièrement ... : la potabilisation !
Remarque :
Avant d'ouvrir ce chapitre , je voudrais exposer ici un petit comparatif du coût moyen d'une année de consommation d'eau en bouteille , pour quelques eaux très "populaires" ...
Partant du fait que l'organisme a un besoin vital en eau d'un minimum d' 11/2 litre par jour , je considèrerai le prix au litre de chaque eau x 1.5 x 365 , pour obtenir un prix annuel minimum ... , et reste à multiplier ce montant par 3 (personnes) pour en arriver à un coût de revient moyen annuel et familial ....
eau de source :
Cristaline : 0.11 x 1.5 x 365 x 3 = 180.5 € / an
Ogeu : 0.22 x 1.5 x 365 x 3 = 361 € / an
eau minérale :
Evian : 0.37 x 1.5 x 365 x 3 = 607.5 € / an
Volvic : 0.31 x 1.5 x 365 x 3 = 509 € / an
Contrex : 0.35 x 1.5 x 365 x 3 = 574.5 € / an
Vittel : 0.33 x 1.5 x 365 x 3 = 542 € / an
Mont Roucous : 0.34 x 1.5 x 365 x 3 = 558.5 € / an
eau pétillante :
Badoit : 0.58 x 1.5 x 365 x 3 = 952.5 € / an
Vichy : 0.58 x 1.5 x 365 x 3 = 952.5 € / an
Quézac : 0.47 x 1.5 x 365 x 3 = 772 € / an
Pour autre exemple de comparaison , imaginons une famille de 4 pers. avec les 2 enfants sportifs :
0.35 x 2.5 x 365 x 4 = 1277.5 € / an
Ce comparatif assez parlant permet de mieux évaluer la "rentabilité" de la potabilisation de l'eau de pluie , selon le type de filtration choisi , par rapport à la consommation quotidienne d'eau en bouteille .... ( sans parler du bilan écologique négatif des eaux embouteillées ...)
Je ne parlerai pas ici de la consommation quotidienne d'eau "de ville" ou "du robinet" , qui est certes beaucoup plus économe , mais aussi la solution à éviter (sans filtration) dans une démarche qualitative ... !!
( Nous reviendrons sur ces aspects dans un prochain article spécifique à la qualité de l'eau de consommation quotidienne .... )
D'autre part , il est très surprenant de constater que l'eau de Mont Roucous qui est vendue le plus souvent en magasin bio ou diététique (et en supermarché aussi maintenant) , et qui est une des seules eaux en bouteille à correspondre aux critères de qualité de la Bio-Electronique et de "l'eau Bio-Compatible" , n'est pas plus chère que d'autres eaux minérales , qui pour certaines seraient retirées du marché si elles étaient soumises à la législation de l'eau potable ...!!
L'eau de Mont Roucous est peut-être la seule à vous indiquer les éléments suivant sur son étiquette :
- silice = 6.90 mg/l
- pH = 6 - rH2 = 26.3
- degré hydrotimétrique = 0.25
- Résistivité = > 40.000 ohms/cm
avec une minéralisation totale de 19 mg/l
ces détails démontrent une eau parfaitement Bio-Compatible !
Remarques importantes : la filtration de potabilisation ne s'installe pas en lieu et place des étapes précédentes , mais bien en supplément de celles-ci !! ...
Il est à noter que nous ne conseillons pas la potabilisation de l'eau de pluie si celle-ci n'est pas stockée dans une cuve/citerne en béton , de préférence cylindrique , et qu'en cas de nouvelle installation , la potabilisation ne doit pas être appliquée dans les 6 premiers mois après remplissage , pour laisser le temps de l'équilibrage du pH de l'eau ...
La décision de la potabilisation est l'acte ultime d'une réappropriation de la gestion individuelle et écologique de l'eau dans l'habitat , dans laquelle la qualité de l'eau est adaptée à chacun de ses usages , mais est avant tout une démarche basée sur la responsabilisation personnelle , il va donc de soi de prendre toutes précautions en cas de doute , et d'accepter le fait de "l'auto-contrôle" , c'est à dire de faire analyser l'eau "sanitaire" ainsi que l'eau potabilisée au moins 1 x par an ... , et obligatoirement avant la 1ère consommation !! ...
Le seuil de filtration minimum pour la potabilisation de l'eau de pluie est sans conteste
la "microfiltration" ...
> "Filtre céramique" :
Très simple en fonctionnement et en installation , ce filtre se place sur ou (plus généralement) sous évier , et se connecte à un petit robinet "col de cygne" sur l'évier en supplément du robinet classique .
Cette filtration consiste à faire passer l'eau à travers une "bougie" céramique , de l'extérieur vers l'intérieur , et un noyau de charbon actif extrudé inséré à l'intérieur de la bougie .
La céramique , avec son seuil de filtration de 0.5 à 0.3 µ , est anti-bactérienne , et avec son complément de charbon actif permet l'élimination des goût et odeur , des polluants organiques et aussi (en option) des métaux lourds ....
Cette cartouche mixte est normalement couplée avec une cartouche de cellulose de 5 µ en amont .
L'entretien de cette filtration consiste en un simple nettoyage de surface de la bougie céramique tous les 3 mois environ (ou plus tôt si le débit diminue ) et au contrôle de la cartouche cellulose , en sachant que la céramique est prévue pour un volume filtré de +/- 8000 l. ...et/ou pour 3 ans maxi .
Prix approximatif : +/- 300 € ttc

Détail de la bougie céramique nue ...
Ce type de filtre est la base de la potabilisation et convient parfaitement à tous les usages alimentaires .....
Une eau de pluie correctement stockée et filtrée par ce procédé peut correspondre aux "valeurs guides" d'une eau "biocompatible"
L'ultrafiltration :
Second choix et d'une catégorie supérieure , le module multi-cartouches d'ultrafiltration .
( je vous parlerai ici d'un modèle que je connais , car ce type de filtration est plutôt rare sur le marché "domestique" , il est plutôt utilisé en agro-alimentaire ou en industriel ...)
Ce module est composé de 4 cartouches ( + générateur UV en option ) et comme le modèle précédent , il s'installe sous évier et se connecte à un robinet secondaire.
Le principe de filtration s'opère comme suit :
1 cartouche de préfiltration à 5 µ
1 cartouche de dénitratation (réduit efficacement le taux de nitrates , que l'on retrouve aussi maintenant dans l'eau de pluie !! )
1 cartouche de charbon actif comprimé à haute pression ( élimine les goûts et odeurs , les métaux lourds , les résidus chimiques , ...)
1 cartouche d'ultrafiltration ( filtre jusqu'à 0.03 µ , élimine bactéries , germes et virus ! )
un second modèle est complèté par un générateur UV ....


Exemple de module ultrafiltration
Détail du montage
( Publicité gratuite pour illustration )
Concernant l'entretien , les cartouches de ce module sont à changer tous les ans au maximum , et/ou après un volume filtré de 4.000 l. maxi . ( = 11 l. /jour ) Un jeu des 4 cartouches à un coût approximatif de 120 € ttc .
Prix approximatif (complet , modèle sans UV ) : 700 € ttc (*)
(*) = Prix public "normal" et correct , en sachant qu'il est possible de le trouver chez certains revendeurs à 3 X ce prix .... !!! .. => NO COMMENT ! ..
Une eau de pluie correctement stockée et filtrée par ce procédé doit correspondre aux "valeurs guides" d'une eau "biocompatible"
L'osmoseur
Qu'est-ce que l' osmose inverse ?
L'osmose inverse est un phénomène uniquement physique basé sur la pression osmotique. Le procédé consiste à faire passer l'eau sous pression à travers une membrane semi-perméable qui ne laisse passer que les molécules d'eau tout en retenant les autres éléments indésirables, qui eux, s'écoulent en rejet avec l'eau de rinçage de la membrane. Ce procédé peut-être comparé à l'épuration qu'effectuent nos reins.
C'est actuellement la seule manière d'épurer complètement l'eau sans produits chimiques et sans pollution supplémentaire.
Membrane d'osmose inverse : en TFC (Thin Film Composite: polysulfones-polyamides). Ne plus utiliser les membranes TAC (Tri Acétate de Cellulose). La membrane ( dont la finesse de pores est considérée jusqu'à 1/10000 de micron !! ) devra avoir une capacité de retenue minimum de 96 % suivant le cas. Un premier contrôle du pouvoir de retenue de la membrane sera effectué après installation de l'osmoseur par un test différentiel comparatif de la résistivité.
De la composition des différents modules et filtres, de la qualité des matériaux utilisés pour la construction de l'osmoseur et de l'efficacité de la membrane semi-perméable dépend la qualité de l'eau osmosée obtenue après traitement.
La pression minimale à l'entrée de l'appareil doit être de 1 à 3,5 bars selon modèle .
Il existe 3 grands types d'osmoseur inversé :
Type | | | ||
osmoseur simple | | | ||
osmoseur avec pompe perméat | |
| | |
Osmoseur avec pompe booster électrique | | |
Ces caractéristiques sont à prendre en compte selon votre cas et à vérifier avec votre vendeur ...

Exemple d'osmoseur "sous évier" (à gauche) et "sur table" (à droite)
La grande différence entre les modèles "sous-évier" et "sur table" est évidemment le réservoir de stockage , fermé et inaccessible pour le premier , et généralement accessible donc lavable pour le second ! ....
Concernant le "biofilm" tant décrié qui se forme à l'intérieur d'un réservoir fermé , je vous invite à lire attentivement un article très intéressant publié ici ..
Le système (tuyau) de rejet de l'eau à l'égout doit être impérativement non relié directement à l'évacuation et ne touchant pas cette dernière pour éviter toute "remontée" et contamination bactérienne de l'eau osmosée en cas de rupture brutale de la membrane.
Des assembleurs ou des revendeurs non compétents ou peu scrupuleux commercialisent des membranes ayant des capacités de retenue de 80-85% au même prix que des membranes ayant une capacité de retenue de 95-97%. Ce taux peut légèrement varier suivant les éléments à retenir. Pour être bonne pour la santé une eau osmosée doit-être la plus pure possible. Un système automatique ou semi-automatique est préférable au manuel pour des raisons de surveillance de la qualité de l'eau et d'astreinte de manipulation de l'appareil. Les appareils haut de gamme disposent en général d'un conductimètre de surveillance automatique incorporé. A défaut, il est nécessaire que le vendeur fournisse à l'acheteur un conductimètre manuel.
Le CIRDAV * a exploré la valeur des appareils, les critères de qualité de l'eau et des services d'un grand nombre d'assembleurs et de vendeurs d'osmoseurs sur le marché. Très peu répondent aux recommandations de qualité du CIRDAV. Nous en avons pourtant trouvé quelques uns qui, en plus de la qualité de l'eau osmosée garantie, pratiquent des prix compétitifs.
( * ) Un document sur la B.E.V. (Bioélectronique de Vincent) est disponible auprès du CIRDAV (Centre International de Recherche et de Documentation sur l'Aliment Vivant) 4, Rue des Vignes 67206 MITTELHAUSBERGEN
L'eau osmosée présente des qualités physico-chimiques qui la situent proche de l'eau du Mont-Roucous : pH compris entre 6 et 7 (légèrement acide), faible minéralisation et résistivité élevée . C'est donc une eau très favorable a l'osmose cellulaire, cytoprotectrice et préventive des maladies dégénératives.
En réexaminant le tableau des seuils de filtration , on constate la performance de ce type d'appareil , le seul d'ailleurs à éliminer tous les virus et les micro polluants .. !
Une eau de pluie correctement stockée et filtrée par ce procédé correspond évidemment aux "valeurs guides" d'une eau "biocompatible"
Cependant , la performance de filtration de l'osmose inverse n'est pas nécessaire pour filtrer l'eau de pluie .... sauf pour les "puristes" qui recherchent une eau de très grande qualité , la plus pure possible ....Par contre , l'osmoseur s'avère être le procédé le plus approprié pour purifier l'eau "du robinet" , et le seul à même de la ramener dans ces valeurs de biocompatibilité ... !! (nous y reviendrons dans un article du prochain dossier "eau de consommation".... )
Concernant l'entretien de l'appareil , je ne peux préciser les aspects de durée ou de "consommables" tant les modèles présents actuellement sur le marché peuvent être différents .....
Concernant le prix indicatif , il peut s'étaler sur une fourchette allant de 400 à 1000 € ttc selon les types et qualités ...
Voilà décrits brièvement les 3 principaux procédés de potabilisation de l'eau de pluie , en précisant qu'il existe d'autres types de filtre , mais plus appropriés ceux-là à la "purification" de l'eau de réseau , catégorie que nous décrirons dans un autre article ultérieurement ...
Remarque importante concernant tous les types de filtres avec robinet :
Des cas de contamination bactérienne post-filtration sont connus , mais nous nous devons de mettre en garde l'utilisateur sur le fait que ces contaminations ne mettent pas en cause l'appareil lui-même mais bien souvent ses conditions d'utilisations !
Quelques règles élémentaires pour éviter ces contaminations et "remontées bactériennes" peuvent aisément être respectées ..... avec un minimum de discipline .. !!
A savoir ;
- nettoyer et désinfecter régulièrement le robinet de sortie du filtre
- ne pas remplir de bouteille en introduisant le bec du robinet dans le goulot de la bouteille , en contact direct , surtout si vous y buvez "au goulot"
- préférez l'usage d'une carafe plutôt qu'une bouteille
- ne pas boire directement au robinet du filtre , en n'oubliant pas d'en "éduquer" les enfants
Ces quelques recommandations d'usage vous permettront de profiter pleinement des qualités de votre appareil et de l'eau qu'il produit , tout en respectant bien évidemment les consignes d'entretien et de changement de cartouches ... !