Risque de cancer et chrome hexavalent
Déjà reconnu cancérogène pour le poumon après une longue exposition des voie respiratoire, le chrome hexavalent pourrait également toucher l’estomac via l’eau potable. C’est la conclusion d’un article publié par une équipe américaine.
L’article paru dans le numéro de janvier de la revue Epidemiology (1) a une longue histoire: en 1987, un médecin chinois a publié une étude montrant un risque de cancer plus important que la moyenne chez les riverains d’un site industriel de la province Liaoning qui rejetait d’importantes quantités de chrome hexavalent dans les cours d’eau. Mais en 1997, ce même docteur Zhang, alors à la retraite, publiait de nouveaux travaux concluant à une absence de risque de cancer lié à l’exposition au métal, le niveau élevé de cancer dans la région s’expliquant selon lui par d’autres facteurs. Cette étude était en partie financée par une entreprise de consultants liée à l’industrie du chrome, selon le Wall street journal.
L’épidémiologiste californien, James J. Beaumont, a alors été chargé d’analyser le deuxième article. La Californie est particulièrement intéressé par ce risque, puisque 38% de ses sources municipales d’eau potable ont un taux détectable de chrome hexavalent. Le scientifique a jugé la conclusion du médecin chinois abusive.
C’est ce même auteur qui vient de publier un nouvel article reprenant les données de son collègue chinois, mort depuis. Il conclut à un risque plus élevé de cancer de l’estomac et du poumon chez les personnes exposées que pour les personnes non exposées, et que pour l’ensemble des habitants de la province.
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